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Avis des lecteurs
Les librairies
Ca raconte ça, ce voyage qui a conduit six millions de gens à perdre ce qui les composait pour devenir ce qu'on leur demandait, une fumée noire. Pour cela, il fallut s'alléger, de poids, d'esprit, prendre la prouesse de l'oubli au centre de soi, apprendre sans peau et sans frontière. Mais pas d'inquiétude, le travail était facilité, le séjour organisé : on surveillant à ce que chacun fût considéré personnellement. Ici concrètement on peut rencontrer un tas de cendres dans la rue, lui parler, ça commence bien, plus loin on peut danser avec un train ou une cheminée, comme avec l'avenir lorsqu'il se rapproche, croiser un homme qui à la manivelle rétrécit aveuglément le ciel, avec un don précis d'ubiquité semble-t-il ; il y a aussi cette famille qui se change les âges, se recompose, plus de jeune plus de vieux, pour passer au travers du gros appétit qui menace - raté ; il y a une petite fille qui marche qui marche, toute pleine de bonne questions brutales, la conscience de tout cela, sept ans et demi ; il y a cette grosse miette qu'est devenue ma main - est-ce que je peux me jeter sur cette grosse miette ? Il y a le Chevalier Estomac qui montre comment quitter le sol pour rejoindre l'aspect des fantômes ; il y a ces voix de chaque côté du squelette, l'occasion de danser encore, ce n'est pas tous les jours cette légèreté ; pour quelques uns le retor ou il fera bon s'essuyer les pieds sur un chien, s'essuyer pour enlever la saleté des yeux, la saleté. Tu les veux mes yeux ? j'en veux plus... Nous gardons les nôtres, la petite fille à la fin en fera des souvenirs. ou bien de la nourriture.