Si ce Piloctéte suit plutôt fidèlement le dessin de la pièce de Sophocle et en retient la plupart des motifs visibles, il n'en est assurément ni une traduction je ne lis pas le grec, hélas) ni une adaptation. A quoi du reste adapterait-on Sophocle ? Au goût du jour ? Pouah ! Au contexte socio-historique actuel ? Billevesées ! A notre oreille ? Soignons-nous plutôt l'oreille...
De quoi s'agit-il donc ? D'une réécriture, d'une totale réécriture qui est réappropriation de l'objet originel dans une langue autre : ce qui signifie ici non pas du grec au français, mais d'une poésie à une autre. Donc pas une équivalence plus ou moins ajustée mais une métamorphose. Ce n'est pas affaire de remodelage mais de transmutation, une transmutation qui touche tous les composants de la matière langagiére : vers, rythme, scansion, métaphores, distribution de la parole. Cela implique concentration, expansion, suppression, ajouts, libre improvisation (notamment pour la partition du chœur).
Qu'est-ce donc que ce Philoctecte ? Je pourrais dire, avec ce qu'il faut de prétention pour l'oser dire : Sophocle tel qu'en lui-même, ma poésie le change. Ce n'est en rien de Sophocle mais il n'eut pas existé sans lui.
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