En novembre 1987, quand débute le tournage de La Plainte de l'impératrice Pina Bausch est à l'apogée de sa gloire. Elle a porté la révolutions dans le spectacle vivant, cassant tous les codes, inventant au fur et à mesure, pièce après pièce. Filmer, c'est pouvoir sortir de scène, du théâtre, c'est avoir accès à l'espace extérieur, à la nature. Il y a là le désir d'un appel d'air. Comment la chorégraphe et sa troupe de Wuppertal ont-ils trouvé le chemin qui conduit de la scène à la caméra ? Pourquoi ce film sera-t-il la seule réalisation cinématographique de Pina Bausch ? C'est ce que raconte cet ouvrage.
Avec des témoignages. Parmi eux, ceux de grands artistes qui furent ses contemporains. Des témoignages qui continue encore aujourd'hui. Ils sont rassemblés, ici, pour la première fois. Federico Fellini, Pedro Almodovar, bien sûr, mais aussi Bob Wilson, Heiner Màâ¼ller, Pippo Delbono, et encore François Weyergans, Peter Esterhazy... Tous ont ressenti le désir compulsif d'écrire sur Pina Bausch, comme pour s'approprier son pouvoir et sa force.
Il y a dans l'œuvre de Pina Bausch, un avant et un après de La Plainte de l'impératrice. Le film reste une énigme et fixe un oint de rupture dans l'œuvre théâtrale qui se transforme. Aujourd'hui Pina Bausch a disparu. La Plainte de l'impératrice, œuvre maudite et culte, au titre prémonitoire, ne se rend toujours pas. Comme un phare solitaire.
(Dominique Frétard)
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