Trois frères abandonnés, livrés à eux-mêmes, affamés,chez eux, dans uen ferme sans présence féminine rassurante.
À l'inverse du Petit Poucet, ils n'ont pas de chemin à retrouver. La mère est absente. Ils l'évoquent, l'invoquent, dans leurs jeux, leurs disputes, les paroles de leurs comptines. Où est-elle partie ? Au cimetière ? Sur le trottoir ? Au parloir ? Dans un cirque au Canada ?
Les garçons mettent la table, ne mangent pas, boivent du café, ne vont pas à l'école, se déguisent, chahutent, se bousculent et jappent comme une nichée de chiots.
Les cris, les invectives, les remarques sont rythmées et comme rimées, lancées au gré des assonances, dans la joie d'une férocité verbale. Cette fête des fous, ce carnaval langagier, cette ronde diabolique court à cent à l'heure, cahote, s'arrête, repart en tête-à-queue.
Et quand survient le dénouement, inattendu, on sort de ce rêve éveillé avec le souvenir d'une impressionnante solitude et d'une immense tendresse.
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