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Avis des lecteurs
Les librairies
Le mentir-vrai du théâtre exerce constamment son pouvoir d’illusion par des métamorphoses infinies dont ses servants, les comédiens, font leur raison d’être. Ils portent au naturel les masques successifs (presque simultanés parfois) de l’amour et de la haine, de la colère et de la tendresse, de l’ambition ou de la paresse. Ils sont, pour quelques heures, sur un plateau de bois – dépouillé ou orné, peu importe – un concentré d’humanité.
C’est dire combien on a besoin d’eux pour se connaître soi-même dans la variété contradictoire de nos sentiments et de nos émotions. Mais comment immortaliser ces identités d’emprunt fugitives qui passent sur tant de visages aimés, mais aimés justement parce que jamais les mêmes et jamais connaissables ? Il y faut le truchement du photographe qui saisit sur le vif et au vol ces instants de vie. Sans aucune balise ni aucune mise en scène (sauf celle du spectacle en cours, naturellement), le photographe se jette à l’eau, étonné tout le premier d’avoir ramené, de sa pêche, de tels trésors saisis dans des filets de lumière dérobés à la scène.
Il paraît utile aussi, tant un instantané peut contenir de richesses, de subtilités, de références, de recourir à l’œil d’un spectateur professionnel dont l’habitude des salles a aiguisé l’attention et la perspicacité. Ses commentaires, tout subjectifs qu’ils sont, ambitionnent d’apprendre à voir, comme encore jamais vues, des fulgurances disparues aussitôt qu’offertes.
Grâce à la complicité de la photographe Laurencine Lot et du critique Michel Corvin rien de ce qui, dans la durée de la pièce, est vivant, multiple, changeant et en même temps si fragile, ne devrait échapper au spectateur d’images que sera le lecteur de ce livre. Celui-ci l’aidera sans doute à reconstruire, a posteriori, sa propre vision du spectacle comme s’il était encore dans la salle du théâtre ou à faire, en esprit et comme un esprit, un rapide voyage du côté de tout ce qu’il n’a pas pu voir.
Le livre comporte :
Deux intenses regards, ceux de Laurencine Lot et de Michel Corvin se portent ensemble sur des instants privilégiés de théâtre et voilà que surgissent Isabelle Adjani, Laurent Terzieff, Michel Bouquet, Maria Casarès, Guillaume Gallienne, Jean‑Claude Drouot, Valérie Dréville, et cent autres…
Dans des textes précis, dynamiques, souvent drôles, Michel Corvin met chacun de ces instants choisis en perspective : auteurs, époques, mises en scène. Il les revoit et les revit grâce aux photographies. Textes et images deviennent indissociables.
Écrivain et universitaire, Michel Corvin est l’auteur d’une soixantaine d’ouvrages sur le théâtre.
Grand connaisseur de Jean Genet et de l’avant-garde, toujours à l’affût de nouveaux talents, il a passionné des générations d’étudiants. De son abondante bibliographie, retenons d’abord son Dictionnaire encyclopédique du théâtre dit « le Corvin ».
Depuis les années 1970, la photographe Laurencine Lot a comme thème de prédilection les comédiens en scène. De nombreuses expositions en France, et aussi à Los Angeles et à Moscou, ont montré son travail. Elle est l’auteur de sept beaux livres parmi lesquels : Monstres sacrés, sacrés comédiens (La Renaissance du livre) et Carlotta Ikeda, danse bûto et au‑delà (éd. Favre).