Passé le pont

Sous le titre générique L'histoire mondiale de ton âme, j'ai entrepris en 2016 la composition d'un grand ensemble dramatique, entièrement formé de pièces de trente minutes, en trois mouvements pour trois acteurs.

Multiplicité des moi qui composent le monde; multiplicité des mondes qui composent le moi... Peut-être s'agit-il de faire fuir tout système en optant pour une dramaturgie instable, dont je revendique l'irrégularité foncière : faire fui ou déjouer les logiques formelles ; passer ex abrupto d'un registre à l'autre ; suspendre l'action en cours ; crever le tuyau des résolutions narratives ; brouiller les piste, cultiver l'incertitude - superposition de scénario contradictoires, jeux de reflets et miroirs déformants, incohérences ostensible, coq-à-l'âne, changements d'adresse intempestifs...

Tracer la ligne, les lignes incertaines d'un rapport au monde hésitant, tant fantasmatique qu'objectif, velléitaire, dubitatif, incohérent, erratique, cafouilleux...