Tenir la chandelle, assister en tiers complaisant à une liaison, est une posture douteuse. Mi-dedans, mi-dehors, le spectateur est condamné, sans véritable pouvoir de s'intégrer, à une passivité des plus mortelles. A un chauffeur de salles, à un maître des applaudissements forcés, à quelqu'un qui était le spectacle en personne, on peut difficilement distribuer ce rôle. Mais chez Fabrice Melquiot le monde marche autrement : une configuration classique et même banale - un homme tombe amoureux d'un autre homme qui est déjà lié à une femme - devient le tableau époustouflant d'un monde ou l'impact de la télévision est omniprésent. Ou le spectateur de la télévision est devenu son ultime objet et ou la téléréalité est devenue la réalité tout court. Mais la pièce est si équivoque et l'image quelle donne de notre société Est si cruelle.
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