Pleur pour Ignacio Sanchez Mejias

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Editeur : L'Arche Editeur

ISBN : 9782851816108

Ignacio Sàâ¡nchez Mejàâ­as était un torero comme les autres : il stupéfiait par son audace ; il aimait les femmes. Mais il fut aussi un auteur de théâtre ; il a écrit une pièce sur les fous, donné des conférences à  l'université de Columbia. C'est là , à  New York, que Lorca l'a rencontré accompagné de sa maîtresse, la danseuse et chanteuse Encarnaciàâ³n Làâ³pez Julvez, dite la Argentinita. L'affaire souligne le lien entre deux « choses » apparemment inconciliables : la poésie et la tauromachie. D'une part le combat physique, l'expression de l'agressivité, ce combat de vie ou de mort et, d'autre part, l'exercice paisible de l'écriture. Nous connaissons l'attrait mutuel entre ces deux mondes, Hemingway en est l'exemple le plus connu. Finalement, le lien est évident : ce que vit le torero, l'auteur le décrit. Lorsque Garcàâ­a Lorca et Sàâ¡nchez Mejàâ­as se rencontrent, ce dernier s'est déjà  retiré de l'arène. Sa vie aurait pu se terminer paisiblement. Mais Sàâ¡nchez Mejàâ­as fut dans les profondeurs de son âme probablement plus un torero qu'un auteur, quelqu'un qui ne peut vivre la vie comme un long fleuve tranquille. Il chercha à  nouveau le combat, ce défi dont il avait besoin. En mai 1934, à  quarante-trois ans, il reprend la course. Même à  ce moment-là , il aurait eu encore une chance, en restant prudent, en choisissant un taureau moins agressif. Non, c'est le tout ou rien qui l'anime. Il meurt dans l'ambulance, parlant et plaisantant avec ses amis comme s'il ne savait pas qu'il allait mourir. Ces couleurs d'ocre, de sang et de ciel bleu, le son des clochers du Sud de l'Espagne, ne sont que la surface d'une affaire qui, au plus profond, touche l'homme partout au monde : après avoir vécu un temps dans l'excitation, on a du mal à  s'abandonner au calme, l'ennui s'installe mortellement. Parfois la transition réussit. Sinon, il est préférable d'aller chercher la mort plutôt que de la subir quotidiennement.