Cette œuvre très personnelle de Diderot est centrée sur la figure du Père, attentif et bon, qui doit faire face a la rébellion du fils. Les personnages doubles , a l'exception de la pure Sophie, s'affrontent dans un conflit de génération, qui malmène l'ordre social, et mettent en avant leur propre conception de la notion d'honnête homme.

Un débat qui ne cesse de bouillonner depuis des siècles et des millénaires...

Qu'est-ce qui fait le grand acteur ?

À cette question, Diderot répond en bravant l'opinion de son temps. Le comédien n'a pas à ressentir les passion qu'il exprime ; c'est par l'étude des grands modèles, la connaissance du cœur humain et un travail assidu qu'il parvient à incarner ses différents rôles. Cette thèse de Diderot est-elle si novatrice ? Pour en mesurer la portée, il faut la replacer dans la suite des théories sur l'art du comédien élaborées avant lui.

Adaptation pour deux ou cinq comédiens du célèbre roman de Diderot, le voyage de Jacques nous entraîne dans un monde d'histoires, de fantaisie, où seule règne l'affirmation de la liberté. On y évoque les plaisirs de la vie, de la création, le bonheur de s'en laisser conter pour mieux déguster "la substantifique moelle".

L'acteur doit il s'effacer derrière un rôle technique d'exécutant ou recrée t'il en véritable poète le texte qu'il met en scène. Quelle est sa position sociale, celle d'un bouffon qui se délecte de son abjection ou celle d'un prédicateur des bonnes mœurs. Quant au spectateur vient il au théâtre pour s'identifier aux personnages et par la être exhorté a la vertu ou pour gouter le plaisir a demi conscient d'être trompé.

Ce dialogue brillant et drôle est un véritable traité de l'acteur et du théâtre, et des poètes et des arts en général. Diderot a, toute sa vie, subi la fascination du théâtre. Attentif à la représentation, il pressent l'un des premiers l'importance de la mise en scène en fonction de quoi l'acteur doit régler son interprétation. Diderot admire les comédiens, tout en s'en méfiant ; d'où les affirmations célèbres suivant lesquelles ils sont les moins sensibles des hommes et doivent garder leurs distances par rapport à leur personnage.